Retrouvailles [Privé Alucard]

La nuit était noire et sans lune. Le ciel couvert et la pluie ne tarderait pas sans doute. Dans les ruines d'un ancien manoir à quelques kilomètres de Londres, en pleine campagne, Eliade était assise sur un pan de mur en ruine, les jambes pendantes dans le vide, immobile. Elle surveillait furtivement les alentours. Son ami, Sam Niels, un photographe écossais lui avait demandé de l'introduire dans ces ruines fermées au public. Celui-ci connaissait les origines de la Vampire, comme la plus part des amis de la jeune femme, mais il savait également qu'elle était différente de tous ces suceurs de sang qui se baladent dans le monde.
"Sam, dépêches-toi un peu. Il ne va pas tarder à pleuvoir."
La jeune femme avait son regard planté dans le ciel, espérant ne pas avoir de problèmes avec les autorités régionales. Quoi que en pleine nuit, aucune patrouille n'était faite dans les alentours. Le photographe, cheveux mi-long ébouriffés, jeans troué, chemise froissée et manteau rongé sauta devant elle et la flasha. Eliade soupira.
"Tu sais bien pourtant que tu n'y arrivera pas."
Avec un petit sourire Sam changea de pellicule.
"Je sais bien mais on peut toujours essayer."
Il referma le boîtier de son appareil dans un petit 'clic'.
"Je fini cette pellicule ci et on pourra y aller."
"Entendu."

Entendant quelque chose tomber à terre dans un bruit sourd, Eliade porta son attention autour d'elle plutôt que dans les sombres nuages. Elle avait un mauvais pressentiment. Sens de Vampire ou sixième sens féminin, aucune idée, mais quelque chose ne tournait pas ronde. Elle se laissa glisser avec souplesse le long du muret tomba accroupi en silence à terre, son manteau, ouvert, reposant sur le sol autour d'elle. Elle se redressa furtivement et s'avança dans la pénombre.
"Sam? Ca va?"
Pas un son. Personne ne répondait. Elle avança en silence dans la pénombre dans la direction qu'avait prit son ami il y a peu. La nuit commençait à se faire pesante. Au coin d'un mur elle trouve le corps du photographe couché sur le sol, face contre terre et inconscient. Immédiatement, elle se retourna, sur ses gardes, cherchant la cause du regard. Eliade remarqua rapidement la présence d'un troisième individu. Une personne qu'elle avait déjà rencontré. Son sang ne fit qu'un tour. En garde, elle se retourna vivement sans crier garde, offrant un kik circulaire au Vampire.

Alucard arrêta le coup de sa congénère au dernier moment. Il eut un rictus, ravi de la promptitude avec laquelle elle avait réagi.
"Je me suis montré clément en ne tuant pas ce cloporte pitoyable. Il est juste inconscient pour le moment."
Il la repoussa avec énergie et continua à la détailler avec attention. Il frémissait d'excitation à l'idée du combat qu'ils allaient livrer.
"Tu t'abaisses à traîner avec ce genre d'être inférieur? Surtout un spécimen aussi... excentrique. Disons qu'il semble être juste bon à être éliminé."

Eliade fit quelques pas en arrière légèrement déséquilibrée par le fait qu'il l'ai repoussé violemment. Elle se mit immédiatement de nouveau en garde, se demandant comment venir à bout de ce monstre. D'habitude l'on ne cherchait pas à la tuer et ceux qui insistaient, elle s'en débarrassait rapidement. Mais là, c'était un adversaire de taille. Un peu trop peut être. Elle jeta un rapide coup d'oeil à Sam, toujours dans les vapes. Pourvu qu'il ne lui ai pas fait trop de mal malgré ce qu'il lui avait dit. Elle adressa un léger sourire en coin à Alucard.
"Serait-ce parce que tu es devenu leur larbin que tu les considères de la sorte?"
Sachant que la dernière qu'elle avait abordé le sujet, elle s'était mangé un crochet du droit pour le peu violent, elle se concentra, prête à réagir à n'importe lequel de ses mouvements et à esquiver.

Alucard haussa les épaules avec désinvolture. Cette fois, il ne releva pas la pique.
"Certains humains sont moins pathétiques que d'autres."
Il considéra le corps du photographe avec un air méprisant et hautain comme il savait le faire.
"A moins que tu n'aimes jouer avec la nourriture? Oui peut-être après tout. Pour t'en faire une belle petite goule bien docile que je me ferai une joie d'exploser."
Il eut un rire mauvais.
"Moi personnellement, j'adore jouer avec mes proies."

Eliade arqua un sourcil, le regardant, perplexe.
"Mais où t'ont-ils trouvé?"
Elle le détailla rapidement. Il dégageait vraiment quelque chose de mauvais et malsain. Elle essaya de se l'imaginer en train de dormir. Souvent à se moment l'on montrait son vrai visage. Mais en s'imaginant un visage toujours habité par un sourire malsain, elle secoua la tête pour se reconcentrer.
"Je ne suis pas le genre de personne que tu décris. Si j'aime leur compagnie, c'est pour leur culture et leur idées. Je ne les vois pas comme de la nourriture sur pattes."
La Vampire détestait assez l'idée d'être seul et de vivre que la nuit alors elle s'était crée un groupe d'amis, certe humain, mais avec qui elle pouvait vivre normalement ou au moins avoir ce sentiment.

"Tu te prends pour une humaine..."
En ça, elle le décevait. Elle méritait mieux. Alucard poussa un espèce de grondement dédaigneux. Il sortit le Casull, puis se reconcentra sur sa congénère. Son plan de bataille était déjà bien en place.
"Bon, alors, où en étions-nous la dernière fois? J'espère que tu ne vas pas me décevoir. Je me suis donné du mal pour te retrouver."
Il était parfaitement concentré à présent. La danse de la mort pouvait commencer.

"Tu te fous de moi?"
Eliade n'en croyait pas ses oreilles. Elle lui lança un regard profondément exaspéré et posa ses poings sur ses hanches.
"T'as vraiment rien d'autre à faire?"
Elle soupira, le fixant, nullement impressionné par son arme. Cet homme était vraiment un cas.
"Il y a des tonnes de pauvres humains qui crient 'à l'aide' parce qu'une Goule ou un Vampire en veut à leur vie, et toi tu persiste à venir m'enmerder!"
Elle lui lança un regard de reproche en croisant les bras. Si il tirait, elle se transformerait en brume, elle ne sera pas touché.
"Non mais sérieusement, t'es atteints ma parole. Il y a un truc. Va faire ton boulot de nuisible à la population et laisse moi, pauvre petite marginale qui traîne avec les humains."

Alucard sourit davantage.
"Oh mon dieu... Mais c'est vraiment décevant tout ça."
Il secoua la tête, l'air faussement affligé.
"Je m'en veux vraiment de devoir forcer les choses, mais je n'ai pas le choix."
D'un geste extrêmement rapide, le canon de son arme changea de cible. La première balle tirée se ficha entre les côtes du photographe, et la seconde alla se ficher au milieu de sa cervelle en perforant sa tempe. En quelques dixièmes de seconde, l'humain était mort.

Alucard éclata d'un rire de dément. Il commençait enfin à s'amuser. Il esquiva relativement facilement les coups de sa congénère, et répliqua avec une fougue démoniaque. Il avait fallu qu'il tue cette larve, mais ça portait ses fruits. Il avait au moins été utile à quelque chose.
"Tu vois quand tu veux..."
Il esquiva un nouveau coup. Il en faudrait bien plus que ça pour lui faire du mal. Il tira une fois, et la balle se ficha dans le bras de la rouquine.

Eliade grinça des dents en sentant la balle dans son bras. Les douleurs étaient vraiment horrible. Avant que son bras soit inutilisable, elle l'arracha de sa chaire et la jeta plus loin. Elle jeta un coup d'oeil à la plaie que lui avait laissé la balle. Elle aurait du mal à cicatriser. Peut importe. Eliade regarda Alucard d'un oeil mauvais et s'avança vers lui tranquillement, une main sur son bras. Un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres, en même temps elle invoqua son pouvoir. Ses forces augmentaient considérablement sans que cela se voit ou se sente. La Vampire était maintenant à force égale avec son congénère. Elle joua plus franc jeu et lui adressa un crochet sur droit auquel il ne resta pas insensible. De son poing gauche, elle l'enfonça dans ses côtes avec violence, lui transperçant à moitié la cage thoracique, lui tournant et retournant son poing.
"J'espère que tu savoures..."

Alucard eut un large sourire malgré la douleur. Il avait un regard de dément.
"Plus que tu ne peux te l'imaginer..."
Il recula un instant, réfléchissant à toute vitesse. Cromwell, ou pas? Non, il la tuerait tout de suite. Mieux valait prendre un peu de ses forces sans l'abattre. Il s'amusait trop. Aussi fonça-t-il sur elle, et planta ses crocs dans la chair de son cou. Son sang avait bon goût. Mais il n'en but pas trop. Il recula à nouveau, tandis qu'il régénérait déjà.

Eliade recula de quelques pas, une main plaquée sur son cou. Elle le regarda exaspérée.
"Tu es dingue ma parole..."
Elle en avait assez. Elle détestait se battre, encore plus quand son adversaire était un dément comme lui. Elle détourna le regard du sien et le porta sur le corps de Sam, mort. Que pouvait-elle faire? Même si elle battait Alucard, chose impossible, cela ne ramènera pas son ami. Résignée, elle tomba sur ses genoux.
"C'est totalement inutile."
Elle regarda un instant sa main pleine de sang. Depuis ce jour elle avait l'impression qu'elles en étaient toujours recouverte. Elle regarda Alucard. Elle avait pitié de lui. Il ne pensait visiblement qu'à son bon plaisir qui était de tuer. Peut importe son adversaire. Aucune réflexion apparente. En faite il leur ressemblait beaucoup en fin de compte.
"Tu veux me tuer? Alors fait le."

Alucard s'approcha à nouveau d'elle, sans baisser sa garde. Il lui posa la main sur la tête et la lui tira en arrière par les cheveux, afin d'avoir son regard dans le sien. Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine. La tuer serait vraiment du gâchis. Il savait comment la motiver à se battre. Il lui suffisait de s'attaquer aux humains qui lui étaient proches.
"Te tuer? Ce n'est pas mon intention."
Il la lâcha et alla plutôt près du cadavre du photographe. Il le retourna du pied avec un sourire malsain.
"C'était quoi pour toi? Un jouet?"

Eliade sursauta et le regard incrédule. Pourquoi s'acharnait-il à la faire souffrir dans ce cas? Etait-il juste Sadique à un degrés qui dépasse l'entendement d'une personne dite normale? Son regard se dirigea sur le cadavre de Sam que le Vampire retourna sur le dos. L'on aurait dit qu'il dormait.
"Je te l'ai déjà dit. Ils n'ont rien de jouets pour moi ou de nourriture sur pattes."
Elle regarda la terre sèche comme la mort. Quelques goutes de pluies se firent ressentir sur ses joues.
"C'était un ami. Une des rares personne avec laquelle j'aime être. Il ne me considérait pas comme un monstre et puis je l'aimsai bien pour son excentricité."
Elle eut un rictus en se mordant les lèvres inférieur.
"Chose que tu ne pourras sans doute jamais comprendre."

"Probablement."
Alucard se fichait de la pluie qui s'intensifiait. Il observait simplement sa congénère.
"C'est idiot de s'attacher à ces gens. Ils sont trop faibles. C'est un peu comme des animaux de compagnie, on souffre quand ils meurent. Sauf qu'ils sont plus chiants que des animaux."
Il s'approcha d'elle une fois de plus, la prit à la gorge et la souleva de terre sans effort, la tenant à bout de bras à quelques centimètres du sol.
"C'est pour ça que tu es plus faible que moi. Créer des liens est la pire chose à faire."

Eliade ne réagit pas. Elle ne chercha pas à se débattre. Elle posa juste juste sa main sur son poignet et planta son regard vert émeraude dans le sien.
"J'en ai rien à foutre d'être quelqu'un de fort ou faible. Je vis la vie que je désire, fait ce que je veux, n'écoute personne et me lie avec qui je le souhaite."
Elle regarda le sol du coin de l'oeil. Il possédait une sacré force.
"Pourquoi tu me fouterais pas la paix?"

"Parce que je suis moi."
Alucard eut un rictus plus prononcé. Pour la briser, il devrait faire bien plus que tuer cette simple larve. Il se promit d'élargir ses connaissances sur le cercle "d'amis" de la vampire. Ce serait bien plus amusant de s'en prendre à eux d'abord. Il ferma les yeux un instant et la relâcha, la laissant tomber sans ménagement. Il tourna les talons et alla encore faire une belle trace de crocs dans le cou du cadavre, en prenant soin de ne pas boire son sang, nocif à présent. Ainsi, même la rouquine était une suspecte potentielle.

Eliade ne réagit pas. A quo cela lui serverait à part ce prendre une claque en pleine face. Elle le maudissait. Ce pauvre Sam il n'avait rien demandé. A cause d'elle, il c'était fait tuer avec froideur. Le Vampire ne méritait que de croupir en enfer.
"T'es qu'un enfoiré. Je me demande comment font les humains pour se faire respecter par toi."

"Ah ça, c'est une très longue histoire que je n'ai certainement pas la patience d'aborder avec toi."
Alucard la toisa d'un air narquois. Le fait qu'elle soit à genoux au sol et lui debout était déjà un signe de dominance de sa part. Et en soi, une petite victoire pour son égo surdimensionné.
"On voit quand même que ta culture frise le zéro absolu. C'est d'un déplorable."
Il regarda une dernière fois le cadavre, un air de regret sur le visage.
"J'en aurais bien fait une goule... Histoire de rire un peu, et je l'aurais dégommé par la suite, histoire de faire plus propre. Dommage..."

Eliade haussa les sourcils avec un petit rictus. Elle n'osait plus regarder le corps du photographe. Comment pouvait-il la juger sur le plan de sa culture. Elle au moins de réfléchissait pas avec ses armes et ses pulsions meurtrières. Elle se leva et alla vers le corps de son ami défunt. Une fois à côté de lui, elle s'agenouilla et lui passa une main sur le visage. Elle était vraiment désolée. Comment allait se faire la suite? Il était quand même connu.
"Tu es comme ça avec tous les Vampires que tu rencontre?"

"Seulement avec ceux qui me plaisent et éveillent mon intérêt."
Alucard ne la lâchait pas du regard. Dommage qu'elle ne se laisse pas aller à son désespoir devant lui. Ca aurait été tellement amusant. Mais briser une âme forte était d'autant plus jouissif qu'il y fallait le temps et l'application.
"Je vais te laisser avec ton ami. Vous devez avoir des tas de choses à vous dire."
Il eut un ricanement mauvais. La pluie était un vrai déluge à présent.
"Et j'ai à faire ailleurs. A une prochaine fois."

Eliade ne fit pas attention à lui. Elle regardait sans se lasser le visage de Sam. Il était plus paisible. La plus commençait à lui coller les mèches folles sur son visage. Une fois qu'il fut quelques mètres plus loin, elle lança un regard au Vampire.
"Dégage et ne reviens plus." Murmura-t-elle.
Une fois qu'il disparu, elle prit le portable de son ami, dans une poche dans le revers de sa veste et sous anonymat autorités pour prévenir la présence d'un cadavre. Puis après avoir prit son manteau, elle quitta les lieux furtivement comme une ombre, le coeur lourd.